fbpx

La macro: un sport quasi extrême!

Bon, d’accord, j’exagère avec mon sport extrême.  Ce n’est quand même pas dangereux, la macrophotographie.  Mais ça demeure assez difficile.

Difficile parce qu’il faut tout d’abord avoir l’oeil pour dénicher nos sujets.  Une fois qu’ils sont repérés, il faut savoir s’en approcher sans les effrayer. Et avec certaines espèces, ce n’est pas une mince affaire!

L’idéal est de partir très tôt le matin sur le terrain.  Les insectes sont alors « gelés » et bougent beaucoup moins que plus tard dans la journée.  En pleine journée, il faudra courir beaucoup plus après les insectes pour les photographier.  Mais il y a un avantage tout de même à cette heure tardive. La lumière dure de midi permet de faire sortir des détails sur l’insecte que ne permet pas la lumière si belle de l’aube.  Et à l’aube, les insectes ne bougent peut-être pas beaucoup, mais ils seront beaucoup mieux cachés et conséquemment assez difficiles à trouver.  Il n’y a rien de parfait, hé!

Approcher les insectes peut signifier maintes contorsions pour le photographe.  Il doit se coucher dans la vase ou les épines s’il le faut, tout en pensant bien sûr à l’angle intéressant qui fera la bonne photo.  Une fois en position, il faut parvenir à placer le focus au bon endroit.  Sur les yeux, c’est toujours mieux.  Même si en macro on permet quand même quelques digressions à ce sujet.

Le focus en macro, ce n’est pas de la tarte.  Il est souvent aussi fin qu’un fil de soie.

En macro, je dirais qu’il y a deux grandes façons de travailler.  Au bout du bras ou sur trépied.  Au bout du bras, c’est en bougeant délicatement son corps qu’on déplacera le focus.  Au trépied, ça prend un rail.  Comme ça, on avance ou recule la caméra afin de placer son focus au bon endroit sur l’insecte.  Personnellement, j’aime mieux travailler au trépied.  Ça permet d’éviter plus facilement les flous de bougé.  Et c’est moins dur sur les bras.  Mais bien sûr, il doit être miniature le trépied.  Le mien mesure à peine deux pied de haut en pleine extension.

L’idéal est aussi d’avoir un flash.  Ça permet d’utiliser des vitesses d’obturation beaucoup plus rapides et de figer plus efficacement son sujet sur sa carte SD.  Le flash peut être accroché au sabot de la caméra, qui se trouve sur le dessus de celle-ci.  Mais viendra un moment où vous serez confronté à l’ombre créé par la lumière du flash qui frappe le haut de la lentille (les sujets sont si près en macro!).  On peut corriger ce problème, un peu, en utilisant un diffuseur de lumière qu’on accroche sur le flash.  Mais ce n’est pas parfait.  Pour les plus grosses bourses, il y a le flash macro qui s’accroche directement sur la lentille.  C’est le mieux!  Un jour, j’en aurai un!

Personnellement, j’utilise un flash Sony monté sur le sabot de la caméra.  Et j’utilise une lentille macro 90mm.  Ma caméra est une full frame (Sony A7Sii), mais elle a une fonction qui me permet de passer sur un capteur APS-C qui est plus petit.  Ce qui signifie que ça zoom.  Ma macro est de ce fait plus performante. Même si je pers quelques megapixels. J’utilise aussi une lentille Laowa 15mm macro-grand-angle.  Ça permet de replacer son sujet dans son environnement.  Mais c’est très difficile à utiliser.  Le sujet doit être très très près de la lentille.  Et cette lentille fonctionne uniquement en manuel.

Ce que j’aime de la macro terrestre (car j’en fais aussi de la sous-marine), c’est que ça nous permet de voir des choses qui sont inconnues pour la vaste majorité des gens. Et on apprend aussi à voir les insectes sous un jour nouveau.  De façon à les trouver beaux, finalement!

On peut même découvrir de nouvelles espèces.

Je suis aujourd’hui tombé sur une espèce étrange.  Je peux me tromper.  Bien sûr.  Et on devra faire analyser ces images par des experts.  Mais ça ressemble drôlement à Psorophora ciliata.  Ce moustique serait montée des États-Unis avec le réchauffement climatique.  Il est 20 fois plus gros que ceux qui sont indigènes au Québec.  Sa piqure est très douloureuse.  Comme la sensation d’une aiguille qui nous transperce le bras.  On parle de sa présence en Outaouais depuis 2013.  Mais aujourd’hui, j’ai peut-être photographié un beau spécimen dans le boisé du Tremblay, à Longueuil.  C’est à vérifier.

J’ai quand même eu aujourd’hui beaucoup plus de plaisir à photographier la spectaculaire araignée-crabe.  Cette petite araignée d’au plus un centimètre de long se trouve perchée de ci ou de là dans les herbes.  Elle se met à l’affût et attend qu’un insecte passe par là.  L’araignée-crabe ne tisse pas de toile.  Elle saute sur les insectes à sa portée et les agrippe fermement à l’aide de ses pattes munies de crochets.  Elle mord ensuite sa proie et lui injecte un venin pour la paralyser.  Elle ira ensuite la dévorer bien à l’abri des regards.

Aucune inquiétude.  Le venin de cette araignée est inoffensif pour les humains.

Voici le reste de ma collecte d’aujourd’hui:

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Patrick R. Bourgeois, photographe animalier

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading