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Piégeage photo: des premiers résultats avec les flashs Z1

Ceux qui me suivent depuis un bout de temps savent que j’apprécie particulièrement le piégeage photo. Je trouve que cette approche permet de réaliser des photos qui sortent franchement de l’ordinaire, et ce, sans trop déranger les animaux.

Mais le piégeage photo, c’est de l’artisanat. La plupart des équipements sont fabriqués par les trappeurs eux-mêmes. On peut penser aux caissons de protection de la caméra, ou au système d’éclairage.

Jusqu’ici, je travaillais avec des flash Canon speedlite 420 Ex. Parce que ça prend au moins deux flashs pour bien éclairer nos scènes, je m’étais procuré un doubleur de flash sur Amazon. Le tout était relié à la caméra par câbles.

Ça fonctionnait, certes. Mais pas très bien. Les animaux avaient tendance à couper les câbles. Les lièvres en particulier. Et les flashs étaient lents à « réveiller », ce qui me faisait manquer plusieurs photos.

On peut voir ici la matériel que j’utilisais jusqu’ici.

Depuis quelque temps déjà, je cherchais une solution à ces problèmes fondamentaux.

La compagnie Cognisys a lancé sur le marché de vrais flashs dédiés au piégeage photo il y a quelques années de cela. Mais ils sont affreusement chers. Une paire de flashs Cognisys coûtent environ 1500$CND.

C’est pourquoi j’étais des plus heureux quand j’ai vu que le compétiteur anglais à la compagnie américaine Cognisys avait sorti des flashs conçus pour le piégeage photo, mais à prix abordable. Je me les suis donc procurés.

Les flash Z1 de la compagnie Camtraptions se vendent environ 200$CND pour une paire. C’est franchement plus intéressant que les 1500$ de Cognisys. Évidemment, les flashs américains ont leur avantage. Ils sont plus robustes que leurs cousins anglais. Mais pour les besoins de ma cause, Camtraptions suffit amplement.

Flash Scout de la compagnie Cognisys

J’ai rédigé un premier article concernant les flashs Z1. On peut le lire ici.
https://patrickrbourgeois.com/tag/camtraptions/

Ces jours-ci, je teste mes nouveaux flashs sur le terrain. Et je dois dire que j’ai vraiment amélioré ma situation en envoyant à la retraite mes flashs Canon pour mieux les remplacer par les flashs Z1 de Camptrations.

Tout d’abord, le fait de ne plus avoir à gérer des câbles facilite drôlement l’installation du piège. Je ne me barre plus les pieds dans le filage qui traînait partout auparavant. Quand j’accroche maintenant les flashs dans les arbres, je n’ai plus de câbles qui se prennent dans les branches. Beaucoup plus simple!

Mais la grosse amélioration, c’est que les Z1 ne dorment jamais! Dès que la caméra est prête à prendre la photo, les flashs le sont aussi. Ça fait seulement deux jours que je réalise des tests, et je réussis déjà beaucoup plus de photos qu’avec mon système antérieur.

Les piles dans les flashs survivent aussi très bien aux déclenchement multiples. Pour les besoins de la cause, je me suis installé à un endroit où je sais qu’il y a beaucoup de rongeurs. Ceux-là sont très faciles à attirer avec du beurre d’arachide disposé ça et là. Les flashs éclairent bien mes scènes. J’en suis très satisfait.

Ils sont plus délicats à ajuster

Les flashs Z1 sont 100% manuels. Le photographe qui les utilise doit donc comprendre comment bien ajuster un flash. Pas de triche ici possible avec la fonction TTL, le Z1 n’en possède pas. Et c’est très bien ainsi. Le piégeage photo, c’est de l’art de haute voltige. L’éclairage fait partie de l’arsenal créatif du photographe, et il doit apprendre à le maîtriser le plus rapidement possible.

Ceci étant dit, je dois admettre que le premier soir, j’ai mal ajusté la puissance de mes flashs. Mes photos étaient toutes sous-exposées.

J’ai corrigé la situation pour la deuxième nuit. Et c’était beaucoup mieux. Mais pas parfait. Je vais accroître encore un peu la puissance des éclairs pour la nuit qui s’en vient.

Les Z1 offrent des angles de diffusion allant de 24mm à 105mm. Cela aussi permet de créer des images qui sortent de l’ordinaire.

Des premiers résultats

Aussi bien le dire d’emblée, le piégeage photo, c’est une approche en photo animalière qui est très difficile. Ça prend de nombreux essais, de nombreuses erreurs, avant d’obtenir des résultats dignes de ce nom.

Dans une année entière de piégeage photo, je réussis peut-être quelques dizaines de bonnes photos, tout au plus. C’est beaucoup moins qu’en photo sous-marine, par exemple, alors que j’atteins de tels résultats en une seule journée.

Très souvent, les sujets se présentent fesses à la caméra. Comme ce campagnol posé la nuit dernière. Évidemment, ce n’est pas ce qu’on veut. La logique voudrait que 50% des photos soient prises avec des sujets « à l’envers ». Mais les statistiques démontrent que cela se produit plutôt dans 80% des cas.

Mon hypothèse est que la caméra dérange quand même un peu les sujets. Ils ont ainsi tendance à la fuir (d’où le positionnement à l’envers) plutôt que d’avancer vers elle.

De dos…

Il arrive aussi très, très, très fréquemment que le sujet se positionne hors focus.

En piégeage photo, on travaille TOUJOURS en focus manuel. Il nous faut placer manuellement le focus où on croit que le sujet se positionnera au moment de la prise de la photo. Ici, je dois dire qu’il y a quand même une grosse part de chance quand on y arrive. On a beau prévoir la scène, bloquer les passages vers les zones hors focus, il n’en demeure pas moins qu’il est impossible de prévoir à 100% le comportement d’un animal.

Quand il s’agit de la micro faune, c’est encore plus difficile. Évidemment.

Tête hors focus…

À d’autres occasions, le sujet se place pile poil dans la zone de focus, mais il est mal cadré. Le fait de couper un bout du sujet, en piégeage photo, c’est plus pardonnable, mais bon, ça reste tout de même une faiblesse de l’image ainsi obtenue.

Queue coupée…

Les problèmes d’exposition rencontrés par le photographe sont aussi légion. On a beau tout faire en notre pouvoir, il arrive que les flashs soient mal positionnés, mal ajustés ou que l’éclair de l’un soit moins puissant en comparaison de l’autre. C’est ce qui s’est ici produit.

Ici, l’arrière plan est trop exposé en comparaison du premier plan. Et le campagnol est de dos, qui plus est.

Et puis, il faut aussi imaginer des compositions agréables à l’oeil. La série de photos ci-haut donne un point de vue trop en plongée pour m’être vraiment agréable. Je préfère quand la caméra est vraiment au niveau des yeux du sujet. Et ce n’est pas toujours facile à faire quand il s’agit de micro faune.

Ici, cette photo de souris sauteuse, est beaucoup mieux réussie. À mon goût à moi, en tout cas. Pour obtenir un tel résultat, j’avais carrément éliminé le trépied. Le caisson de protection de la caméra était directement posé au sol.

Et puis finalement, dans le lot, on finit par obtenir une ou deux photos qui nous plaisent malgré tous leurs défauts (problèmes d’exposition sur la première. Je dois réajuster mes flashs).

Avec les deux flashs Z1 de Camtraptions (1er : 1/2 puissance. 2e: 1/32). Caméra Canon SL1. Objectif Canon 50mm. Vitesse : 1/160s. Ouverture: F4,5 ISO 400. Détecteur de mouvement Camtraptions.
Un seul flash Sony. Sony A7Sii. Objectif Tamron 24mm. Vitesse: 1/160s. Ouverture: F5,6 ISO 160. Détecteur de mouvement Cognisys.

Je vous reviens avec d’autres résultats et d’autres photos réalisées au piégeage photo dans les prochains jours.

Je réalisera aussi une vidéo de mes tests qui se retrouvera sur ma chaîne Youtube.

C’est à suivre!

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