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Comment vont nos chauves-souris au juste?

Ça fait des années que je me questionne quant au sort le plus actualisé de nos populations de chauves-souris. On sait qu’elles ont été décimées depuis 20 ans maintenant par le syndrome du museau blanc, un problème fongique qui a tué des millions de chauves-souris partout en Amérique du Nord. Mais aujourd’hui, que reste-t-il précisément des populations d’antan?

Contrairement aux bélugas, ou même à la rainette faux-grillon, je n’obtiens pas souvent d’informations concernant ces animaux. Les simples amants de la nature ne s’y intéressent pas vraiment. Et les chercheurs qui suivent l’évolution de la situation sont, à tout le moins, très discrets sur les réseaux sociaux. Résultat: bien que je rêve de photographier ces animaux depuis des années maintenant, je ne vois plus aucune chauve-souris dans mes environnements. Alors qu’auparavant, j’en voyais souvent autour de ma maison du fond de la forêt.

Je crois que la dernière chauve-souris que j’ai vue, c’était en 2018, à Longueuil. Je m’intéressais alors à la rainette faux-grillon quand une chauve-souris me survola, en plein jour. Ça m’avait étonné. Et c’est peu de le dire!

Il faut dire que les plus sombres diagnostics parlent de l’élimination de plus de 90% des populations de chauves-souris qui hibernent chez nous. C’est énorme!

Mais vous allez me dire, c’est quoi au juste le syndrome du museau blanc? C’est un champignon qui aurait été entraîné ici par des Européens qui visitèrent des grottes aux États-Unis. Le champignon était collé à leurs bottes. Cette maladie fongique a été observée pour la première fois en Amérique du Nord en 2006 et s’est depuis répandue dans de nombreuses régions, y compris au Québec.

La maladie tire son nom de la présence de taches blanches de champignons (Pseudogymnoascus destructans) qui se forment sur le museau, les oreilles et les ailes des chauves-souris infectées. Ces champignons peuvent également s’attaquer à d’autres parties du corps de la chauve-souris.

©The U.S. Fish and Wildlife Service Headquarters

Le syndrome du museau blanc affecte principalement les chauves-souris pendant leur période d’hibernation. Le champignon perturbe leur cycle de sommeil, ce qui épuise les individus. La maladie peut aussi provoquer des déséquilibres métaboliques, une perte de graisse corporelle et une perturbation des fonctions physiologiques. En conséquence, de nombreuses chauves-souris infectées meurent de froid, de faim ou d’autres complications liées à la maladie.

Les conséquences du syndrome du museau blanc sur les populations de chauves-souris sont alarmantes. Certaines espèces de chauves-souris, notamment la petite chauve-souris brune (Myotis lucifugus), ont été particulièrement touchées par celle-ci.

Il n’existe aucun traitement pour cette maladie.

Des efforts de recherche, de surveillance et de conservation sont en cours pour mieux comprendre la maladie, son impact sur les populations de chauves-souris et pour développer des mesures de gestion appropriées. Cela comprend des mesures telles que la protection des sites d’hibernation, la sensibilisation du public et la mise en œuvre de protocoles pour réduire la propagation du champignon d’une colonie à une autre. C’est pourquoi il faut toujours désinfecter ses bottes et autres équipements quand on va d’une grotte à une autre. L’humain peut très facilement propager le champignon dans les colonies de chauves-souris.

Les chauves-souris sont les seuls mammifères volants. Ils jouent un rôle important dans les écosystèmes en tant que prédateurs d’insectes et en contribuant à la pollinisation. Au Québec, il existe huit espèces de chauves-souris, dont certaines sont considérées comme menacées ou en déclin. Parmi les espèces présentes au Québec, on peut citer :

  1. La petite chauve-souris brune (Myotis lucifugus) : C’est l’espèce de chauve-souris la plus répandue au Québec. Elle a connu des déclins importants en raison du syndrome du museau blanc.
  2. La chauve-souris cendrée (Lasiurus cinereus) : Elle est également présente au Québec, mais ses populations sont moins bien étudiées. Elle peut être trouvée dans les habitats boisés et les zones agricoles.
  3. La grande chauve-souris brune (Eptesicus fuscus) : Cette espèce est plus fréquente dans le sud du Québec et peut être trouvée dans divers habitats, y compris les zones urbaines. Elle est généralement considérée comme une espèce stable.

Des chercheurs tentent bien d’établir l’état actuel des populations des chauves-souris du Québec. J’entends dire, depuis quelques années, que certains secteurs laissent entendre davantage de ces animaux fascinants. On sait que les chauves-souris utilisent l’écholocation afin de se déplacer et repérer leurs proies. C’est grâce à ces ultra-sons que les scientifiques les repèrent et les étudient.

Je me suis moi-même procuré un micro ultra-sensible afin de repérer les espèces de chauves-souris qui se trouvent dans le même secteur que moi. Mais ça fait des années que je n’ai rien entendu.

Si de votre côté, vous observez de temps en temps des chauves-souris, faites-moi signe. Je suis curieux d’en savoir davantage sur vos observations.

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