Patrick R. Bourgeois photo

C’était en 2018. Avant même l’arrivée au pouvoir de la Coalition avenir Québec, le parti du premier ministre actuel, François Legault. Parmi les promesses formulées par ce dernier afin de convaincre les Québécois de lui confier les rênes du pouvoir, il y avait un plan ambitieux destiné à sauver le caribou au Québec.

Janvier 2024, on attend toujours que cette promesse se concrétise.

Il y a quelques mois, le gouvernement Legault promettait que le plan serait finalement présenté en juin 2023. Il faut dire que le fédéral mettait beaucoup de pression afin que Québec agisse enfin de manière intelligente dans ce dossier.

Mais les incendies qui ont ravagé la forêt boréale le printemps et l’été derniers ont servi de prétexte au gouvernement afin de repousser une nouvelle fois la présentation de la politique destinée au caribou. Les politiciens invoquaient cette fois les incendies pour ce faire. Ils affirmaient qu’ils devaient évaluer l’impact de ceux-ci sur la forêt boréale avant d’adopter un plan quelconque.

Depuis, les écologistes s’impatientent.

Il faut dire que toutes les populations de caribous du Québec sont en recul certain. L’industrie forestière est responsable de cette situation. Pour demeurer en santé, une population de caribous a besoin de forêts non perturbées par les coupes forestières. Les chemins d’accès pour la machinerie forestière nuit également à cette espèce. Ces chemins sont empruntés par les prédateurs des caribous, ce qui exerce une pression supplémentaire sur ces derniers.

Henri Jacob, président du groupe environnemental Action boréale, étale publiquement son impatience. Pour lui, il n’y a aucune raison qui puisse justifier le report du plan de protection du caribou. Même son de cloche du côté d’Alain Branchaud, directeur général du groupe environnement SNAP Québec. Celui-ci argue que Québec doit protéger au moins 35 000 kilomètres de l’habitat essentiel du caribou si l’on souhaite assurer un avenir digne de ce nom à cette espèce.

Le Québec a déjà promis de protéger 30% de son territoire. L’occasion serait belle d’inclure dans tout ceci une bonne partie de l’habitat du caribou.

Source: La Presse