Sur les photos que je réalise dans les profondeurs de l’estuaire du Saint-Laurent, les anémones sont très souvent à l’honneur. Ça peut difficilement faire autrement; ces sujets sont tellement nombreux dans ces eaux.
Les gens qui regardent mes images et qui ne connaissent pas trop la faune du Saint-Laurent croient de prime abord qu’il s’agit de fleurs. Alors qu’il est ici bien question d’animaux. Des cnidaires pour être plus précis.
L’anémone est un genre de polype avec une couronne de tentacules autour de sa bouche. Ces tentacules contiennent du venin que l’animal envoie vers ses proies grâce aux nématocystes. On pourrait comparer cela à des petites seringues emplies de venin qui se trouveraient dans le corps de l’anémone.
Quand une proie se frotte à l’anémone, les nématocystes se déclenchent et elle est paralysée par son venin. Elle est par la suite dirigée vers la bouche de l’anémone.
L’anémone plumeuse est la plus commune dans nos eaux. C’est un prédateur qui vise de petites proies comme des copépodes.
L’anémone criblée, elle, est plus venimeuse et plus vorace. Je l’aperçois régulièrement en train de manger un lançon ou un capelan.
Et il y a eu ce jour où j’ai aperçu une méduse crinière de lion aux prises avec quelques dignes représentants de l’espèce « anémone plumeuse ». Les filaments urtiquants de la méduse étaient complètement empêtrés dans les tentacules des anémones. La méduse semblait vraiment mal prise.
Je n’ai malheureusement pas pu rester suffisamment longtemps sur place pour connaître le dénouement véritable de cette lutte millénaire…
C’est aussi cela le Saint-Laurent: des combats épiques qui s’étirent et s’étirent et s’étirent…bien au-delà de ma réserve d’air.
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Patrick R. Bourgeois photo 
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