Parce qu’en environnement, ça prend aussi des bonnes nouvelles de temps en temps, alors en voici une.
Il y a encore peu de temps, le sébaste de l’Atlantique était considéré comme une espèce menacée dans le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent.
La sur-pêche avait conduit ce poisson au bord de l’extinction. À un point tel que sa pêche a été interdite en 1995.
Mais depuis quelques années, le sébaste effectue un retour en force. À un point tel qu’on considère que c’est maintenant l’espèce la plus abondante du golfe. Les experts évaluent qu’il y a au moins 2,5 millions de tonnes de sébastes dans le golfe seulement.
Cette évaluation ne tient donc pas compte des sébastes de l’estuaire. Et ceux-là sont aussi très nombreux. Quand je plonge dans le secteur de Baie-Comeau, j’en vois à profusion. Ce poisson rouge fait toujours le bonheur de nos yeux car il est très charismatique.
Pour voir les plus gros spécimens, on doit descendre. Je les trouve une fois que j’ai dépassé les 25 mètres de profondeur. Et la plongée de nuit est tout à fait pertinente dans ce cas-ci. Les sébastes sont alors beaucoup plus actifs et donc plus faciles à photographier.
Le sébaste est un poisson à croissance lente. Il faut dire qu’il peut vivre jusqu’à 50 ans. Les épines qu’il a sur le dos contiennent des glandes à venin. Il faut donc le manipuler avec soin, car une piqûre est très douloureuse.
Évidemment, une telle recrudescence des stocks de sébastes fait saliver les pêcheurs. Il faut par contre être très prudent avec toute idée de relance commerciale de la pêche visant ce poisson. Les années 2011/2013 qui ont été très bonnes pour la reproduction de ce poisson ont été suivies par des années plus difficiles. Un tassement des stocks est donc à prévoir dans les années à venir. D’où la grande prudence qu’on doit avoir lorsqu’on envisage son exploitation.
Quoi qu’il en soit, le sébaste fait toujours plaisir aux plongeurs qui explorent les eaux de l’estuaire; ils ont ainsi la chance d’observer un poisson aussi coloré que ceux qu’on pourrait voir dans les mers tropicales.
Patrick R. Bourgeois photo 
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