Ayoye, les piquants d’oursins


L’estuaire du Saint-Laurent, c’est un habitat magnifique. Vivent là des espèces étonnantes et spectaculaires.

Mais ça demeure tout de même un milieu de vie profondément hostile. L’eau y est normalement glacée. Et à chaque coin de rochers se dissimulent un prédateurs qui n’attend que le passage d’une proie pour se remplir l’estomac.

La vie s’y déroule donc aux aguets.

Comme si ce n’était suffisant, le fond est recouvert d’anémones venimeuses, ou encore d’oursins.

Les piquants d’oursins constituent un mécanisme de défense ultra efficace. Croyez-moi. Quand j’explore ces profondeurs, je m’évertue toujours à ne toucher à rien. Mais quand on fait de la photo, il arrive bien malgré soi qu’on accroche une partie du récif ou une autre. Ça ne peut pas faire autrement.

Lorsque la partie du fond qui entre en contact avec moi est recouverte d’oursins, j’en paie le prix. Ces piquants pénètrent très facilement mes gants. Et se logent par conséquent dans mes doigts. Je porte d’ailleurs des cicatrices aux mains, gracieuseté des oursins.

Dans mes conférences, les gens me demandent souvent si j’ai peur d’un animal ou d’un autre quand je plonge. Ils s’attendent bien sûr à ce que je parle des requins.

Hé bien l’animal le plus effrayant du Saint-Laurent, c’est tout simplement l’oursin vert…

Sur cette photo, on aperçoit une belle sigouine de roche. Son corps est tendre à souhait. Et pourtant, elle est bien installée parmi les piquants d’oursins.

Je me demande si elle se pique elle aussi.

#tourismecotenord

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