Où sont passés les hémitriptères?


Depuis quelques années, les bouleversements climatiques se font durement sentir dans les profondeurs du Saint-Laurent. On peut lire, dans les journaux, des avis scientifiques à l’effet que l’eau de l’aorte du Québec se réchauffe à vitesse grand V. Mais cela demeure théorique.

Moi, j’ai une vision très concrète de la situation puisque j’explore ces sites chaque été, depuis de nombreuses années maintenant.

Il n’y a pas si longtemps encore, j’avais le bonheur d’observer très facilement l’hémitriptère de l’Atlantique. Il s’agit d’un poisson étrange qui a adopté comme stratégie de vie le camouflage. Ou dit plus précisément, il tente de ressembler le plus possible à une roche recouverte d’algues pour passer inaperçu aux yeux de ses prédateurs, mais aussi pour attraper plus facilement ses proies.

Les nageoires de ce poisson ressemblent à des ailes. Elles possèdent des épines très piquantes qui aident le poisson à se défendre. Sa peau est généralement lisse, avec une couleur qui varie du brun au rougeâtre, souvent marbrée de taches plus claires. Il mesure généralement entre 30 et 50 cm, bien que des individus plus grands puissent atteindre jusqu’à 60 cm!

L’hémitriptère de l’Atlantique se nourrit de petits poissons et d’invertébrés, comme des crustacés, des mollusques, des oursins, d’autres échinodermes et des vers. Ce poisson est un carnivore vorace.

Il y a 3 ou 4 ans, lorsque je plongeais dans le secteur de Baie-Comeau, je n’avais qu’à ouvrir l’oeil pour apercevoir cette espèce de poisson. Aujourd’hui, c’est une tout autre histoire. En fait, ça fait maintenant deux ans que je n’en ai pas vu un seul! Et il faut savoir que l’hémitriptère est un poisson qui s’adapte facilement aux écarts de température. Alors imaginons maintenant l’impact que les nouvelles conditions du Saint-Laurent ont sur des espèces plus capricieuses…

On commence tout juste à entrer dans ce nouveau monde climatique qui s’impose devant nous, et déjà des situations nous frappent de plein fouet.

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Permettez-vous de fréquenter mon balado. J’y parle de nature et de politique. Un premier épisode sur la rainette faux-grillon peut y être déjà visionné.

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