Patrick R. Bourgeois photo

Depuis quelques semaines, il est question du projet Stablex, à Blainville. Cette compagnie américaine souhaite détruire des milieux humides, à proximité de la grande tourbière de Blainville, afin d’enfouir toujours plus de déchets dangereux, dont une proportion importante provient des États-Unis.

Ce projet ne rencontre pas d’opposition au gouvernement du Québec. Bien au contraire! François Legault se propose d’exproprier la Ville de Blainville, qui possède le terrain convoité par Stablex, afin de le remettre à ladite compagnie.

Tout ce débat ramène à l’avant-scène l’importance des milieux humides que sont les tourbières. Ces dernières sont parmi les plus grands réservoirs de carbone organique au monde. Elles couvrent environ 3 % des terres émergées, mais stockent 30 % du carbone des sols. Cela en fait des puits de carbone bien plus efficaces que les forêts. Elles capturent le CO₂ atmosphérique par la photosynthèse des plantes et empêchent sa libération grâce à l’accumulation de matière organique dans un sol saturé en eau, où la décomposition est ralentie.

Les tourbières sont également des éponges naturelles. Elles absorbent et retiennent l’eau de pluie, réduisant ainsi les risques d’inondations. Elles piègent aussi les polluants et purifient l’eau, améliorant ainsi la qualité des nappes phréatiques et des rivières environnantes.

Ce sont des écosystèmes très riches en vie animale et en essences floristiques. Je les cible d’ailleurs lorsque je souhaite faire des photos en nature. C’est là que je retrouve des amphibiens, reptiles et insectes très intéressants.

Et c’est là aussi que je photographie des plantes carnivores comme les droséras et les sarracénies. Ces plantes compensent la pauvreté du sol en capturant des insectes afin de trouver les ressources nécessaires à leur croissance et survie.

En raison de leur forte teneur en eau, les tourbières agissent en plus comme des barrières naturelles contre la propagation des feux de forêt, réduisant leur intensité et leur étendue.

Considérant tout cela, il urge de beaucoup mieux protéger ces milieux de vie.

En attendant qu’on le fasse enfin de manière sérieuse, je vous propose de visionner ces deux vidéos.