Hier, c’était une belle journée. Le printemps s’installe vraiment par chez nous. Et la rainette faux-grillon de l’Ouest s’est mise à chanter.
Ce sont les mâles qui chantent pour attirer les femelles. Question de reproduction, bien évidemment !
Mais la saison de la reproduction est courte. Que quelques semaines. On doit faire vite si on veut entendre le chant d’amour de la rainette faux-grillon. Voilà pourquoi j’accours dans le marais ces jours-ci!
La rainette faux-grillon est une espèce grandement menacée au Québec. Menacée par l’étalement urbain, principalement. Il ne reste aujourd’hui plus que quelques populations de cette magnifique espèce d’amphibien dans la région de Montréal.
J’ai le goût de raconter son histoire. De parler de ses grandes misères. Sur écran. Pour lui donner un coup de pouce. À ma façon. Mais filmer la rainette faux-grillon représente tout un défi! C’est l’animal que j’aurai tenté de filmer qui m’aura posé le plus de problèmes. Beaucoup plus compliqué que les tournages sous-marins qui ont constitué le corps de mon premier documentaire en tout cas!
Pourquoi c’est si compliqué de filmer la rainette faux-grillon?
Premièrement parce que la rainette est minuscule. La grosseur d’un raisin je dirais. La voir est très compliqué. Il faut qu’elle chante pour nous mettre sur sa piste. Il faut alors suivre le chant et essayer de repérer la rainette parmi les foins et les quenouilles. Mais attention! Le moindre bruit la fait cesser. La moindre brindille qui craque sous notre pied et tout est fini. Tout ombre projeté sur l’eau aussi. Et elle ne reprendra son chant que 15-20 minutes plus tard! Ouille!
Filmer un si petit animal implique d’être très près. Considérant la prudence maladive de la bête, ça donne une idée du défi. Au départ, je croyais pouvoir y parvenir avec des lentilles macro. Mais oubliez ça! C’est juste impossible de s’approcher suffisamment pour les utiliser. La rainette faux-grillon exige plutôt le téléobjectif. Et un puissant!
Hier, en tentant de la filmer, j’ai récolté des photos de plusieurs habitants du marais. Coccinelles, grenouilles des bois et bernaches faisaient bien sentir leur présence tout autour de moi.
Mais la rainette, elle, demeurait impossible à apercevoir. Malgré les heures de tentatives!
La journée tirait à sa fin lorsque je parvins enfin à lui voir le bout du nez. J’ai pu prendre des photos. Mais les résultats sont plutôt décevants. Trop petite et trop loin! Je devrai revoir entièrement ma stratégie.
J’ai déjà quelques idées que je vais essayer en fin de semaine. Je vous tiendrai au courant de mes résultats!