Christopher Dodds pratique la photo animalière depuis plus de 30 ans maintenant. Son travail est considéré comme l’un des plus impressionnants de la profession. Et ses photos se retrouvent, par conséquent, dans toutes sortes de magazine prestigieux, dont le National Geographic.
Bien que britannique d’origine, Christopher Dodds parle français. Il faut dire que sa famille est installée depuis longtemps au Québec.
Ce qui fait bien mon affaire car il a pu de ce fait prononcer hier une conférence à Montréal dans la langue de Molière. Il était l’invité d’une boutique de photo de Montréal. Lozeau pour ne pas la nommer.
L’objectif de la soirée de maître Dodds était de lancer sa conférence en expliquant pourquoi il avait abandonné les appareils Canon qu’il a utilisés des années durant pour ainsi mieux entrer dans la famille Sony; dans le créneau des « sans miroir » plus précisément. Ce qui faisait aussi mon affaire puisque je travaille également avec les appareils Sony, autant avec les miroirs que sans.
Pour expliquer cette importante transition, Christopher Dodds a d’abord pointé, sourire en coin, du côté de l’âge. La Sony A9 qu’il utilise désormais est beaucoup plus légère que les Canon DSLR. Toutes ces années passées dans la nature à trimbaler du matériel très lourd ont eu des séquelles sur le corps du photographe Dodds. Les douleurs qu’il ressent périodiquement l’ont convaincu d’alléger son matériel pour continuer son travail le plus longtemps possible. Les « sans miroirs » de Sony étaient les appareils tout désignés.
C’était là la première raison pourquoi il a sauté dans la famille Sony.
Mais il l’a fait aussi pour la performance des appareils. La caméra A9 a considérablement impressionné Dodds. L’autofocus est ultra performant et la gestion de la basse lumière extrêmement impressionnante. Dodds confirme qu’il n’a vraiment plus besoin de flash comme c’était le cas dans les années antérieures.
Selon ses dires, la A9 est une caméra parfaite pour les sujets en mouvement. Et ça tombe bien car Dodds est justement un spécialiste de la photo d’oiseaux en vol!
Au printemps 2017, il a testé cette caméra Sony A9 à l’île au perroquet, sur la Côte-Nord (là où j’aime bien me retrouver moi aussi). Les photos qu’il a rapportées des macareux-moines qui y nichent l’ont complément séduit. On a eu droit à la présentation de quelques exemples de ces photos lors de la conférence. Et c’était en effet franchement sublime.
Je n’avais qu’un iphone avec moi, alors les photos que je vous présente sur mon site sont quelconques, mais ça donne quand même une idée de ce qu’on a pu voir hier. Mais si vous voulez voir mieux, hé bien vous pouvez aller sur son blogue. Ses photos s’y trouvent: http://www.naturephotographyblog.com/
Chrisopher Dodds a passé le reste de la conférence à présenter ses photos, à parler de son travail et à raconter des anecdotes. J’ai particulièrement retenu sa mésaventure avec un phoque du Groenland sur la glace, près des îles-de-la-Madeleine. Chaque hiver, les phoques s’y rendent pour mettre bas. Dodds y était il y a quelques années, couché sur la glace, face à un blanchon. Le noir de son objectif a été perçu par le jeune animal comme le museau de sa mère. Il s’est de ce fait approché au plus près du photographe. La mère est arrivée sur le fait, mais par l’arrière. Croyant son bébé en péril, elle a saisi le photographe par une jambe et l’a projeté quelque 40 pieds plus loin. Dodds ne croyait pas qu’un phoque pouvait être aussi puissant.
Il nous a aussi raconté comment il faisait pour approcher les ours polaires au plus près. Sa stratégie consiste tout simplement à se rendre sur le site au moins d’août. À cette période de l’année, les ours ne mangent pas; ils attendent le retour de la glace. C’est alors une bonne période pour poser des animaux peu agressifs.
J’ai été également très attentif quand il a expliqué ses stratégies pour poser des oiseaux rapaces de très près. Il a raconté chercher les perchoirs dans les forêts et les champs. Quand il en trouve un, bien sûr l’oiseau s’envole. Mais à ses dires, la plupart des animaux sont routiniers alors ils reviennent auxdits perchoirs. Le sachant, Dodds se place à l’affût tout près et attend. La plupart du temps son instinct ne lui ment pas et il peut de ce fait photographier le rapace sur son retour au site en question.
Au gré des anecdotes, Dodds a généreusement distribué les trucs en photo. Il a expliqué comment il fait pour poser des animaux blancs. Ce qui m’arrive fréquemment, considérant que le Québec est mon terrain de jeux. D’emblée, on essaie toujours d’avoir le soleil franchement dans le dos pour poser un animal. C’est comme ça que le maximum de détails se retrouvent sur nos capteurs. Mais dans le cas d’un animal blanc, Dodds se donne un angle de prise de vue d’environ 30 degrés. Ce qui contribue à rendre les blancs plus riches en détails. Je vais clairement essayer ça lors de ma prochaine sortie hivernale, alors que je ciblerai les lièvres qui sont ici ô combien blancs.
Il a aussi donné quelques trucs concernant la photo au beau milieu de la journée. Il s’assure alors de travailler très serré. Les portraits d’un animal réalisé à midi fonctionnent alors très bien.
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Il est toujours profitable d’entrer ainsi en contact avec les connaissances d’un maître en la matière. Les trucs distribués, les photos présentées, tout ça nous permet de mieux réfléchir à ce qu’on fait nous-mêmes quand on parcourt les forêts, notre caméra à la main. En ce qui me concerne, ç’a m’a conforté encore davantage dans mon choix m’amenant à me spécialiser dans le trappage photographique. Ça demeure pour moi une bonne façon de me démarquer. Mais il me reste beaucoup de choses à améliorer! Alors au boulot!
merci pour le compte-rendu détaillé de cette rencontre qui me rappelle celles que je peux faire lors du festival de la photo animalière qui a lieu pas très loin de chez moi et dont je mets quelques photos de leurs photos dans mes billets de novembre 😉
il me semble d’ailleurs y avoir vu des photos de ce monsieur car je me souviens de cet œil bleu 🙂
Un festival de photo animalière! Super intéressant! Il a lieu quand? Je serai intéressé de suivre ce que tu y découvriras!
Oups, je viens de voir que tu parles du mois de novembre. J’imagine que le festival est donc en novembre 😉
oui, c’est un festival qui a lieu chaque année en novembre
https://observerlavie.wordpress.com/2017/11/16/des-grues-a-la-faveur-du-brouillard-et-un-festival-photo/
voici le lien des exposants en 2017: http://www.photo-montier.org/fiche-exposant/
il faudrait postuler pour y venir, Patrick!