L’été dernier, j’avais publié quelques avis sur les réseaux sociaux afin d’indiquer que la présence très importante des homards dans les eaux de Baie-Comeau, présence que je notais lors de mes plongées, m’inquiétait au plus haut point. J’avais aussi écrit un article de blog sur le sujet.
Cette situation m’inquiétait car il y a tout juste 5 ans, je n’observais pratiquement jamais cette espèce sur mes sites de plongée. J’avais souligné – sans être biologiste, je le répète – que cette nouvelle présence de homards du côté nord de l’estuaire s’expliquait très certainement par le réchauffement des eaux de l’estuaire.

Il était pour moi évident que si le homard pouvait s’implanter en si grand nombre dans ces eaux de la Côte-Nord, c’était parce qu’il y trouvait désormais des conditions qui lui étaient parfaitement favorables. Cette espèce préfère des températures qui ne correspondent pas vraiment aux valeurs normales de la Côte-Nord. Il s’était donc passé quelque chose pour que ces eaux soient désormais favorables au homard, c’était pour moi évident.
Cela était simultanément une fort mauvaise nouvelle pour des espèces d’eau très froide, comme le crabe des neiges ou la crevette nordique. Si l’écosystème devenait favorable au homard, il ne le serait plus vraiment pour de telles espèces.
Cette semaine, un segment de l’émission la Semaine verte, a abordé cette question, confirmant en quelque sorte mes inquiétudes.
Dans le reportage, les chercheurs de l’Institut Maurice-Lamontagne démontrent que des températures plus chaudes permettent aux homards de grandir plus vite.
Il est aussi prouvé dans ce reportage que les fonds de l’estuaire sont pleinement propices à l’implantation durable d’une grosse population de homards.
Il y a tout juste deux ans, une pêche expérimentale organisée à partir de Matane permettait de récolter quelque 2000 livres de homards. Cette année, il était plutôt question de 12 000 livres.
Une progression fulgurante qui démontre bien que ces écosystèmes sont en plein changement.