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Pour le Canada, les coupes forestières priment

La COP15 s’ouvrira dans quelques jours au Palais des Congrès de Montréal que déjà des vagues éclaboussent le pays hôte.

On le sait, le Canada n’affiche pas un portrait très brillant en matière environnementale. Son pétrole est très sale, ses objectifs en matière de lutte aux changements climatiques ne sont jamais atteints, les grands projets de barrages hydroélectrique du Québec sont loin d’être verts et la forêt y est coupée à un rythme effrénée, endommageant ainsi durablement les sols.

C’est une lettre envoyée par le Canada à la Commission européenne qui a provoqué de vives critiques de la part de groupes environnementaux. Ces derniers accusent le Canada de prioriser les intérêts de l’industrie forestière au détriment de l’environnement.

Concrètement, le Canada demande dans cette lettre de reconsidérer « les exigences de traçabilité lourdes », que compte défendre, via un nouveau programme, l’Union européenne. Ce programme vise à éradiquer les produits en bois d’origine non durable.

Ailish Campbell, ambassadrice du Canada en Europe, signe la lettre. Précisément, le Canada réclame une application dudit plan par étapes. Cette position est considérée par les défenseurs de l’environnement comme une stratégie pour ralentir son application, alors que la situation est pourtant urgente.

Les groupes environnementaux et autres partis verts accusent de ce fait le Canada de renier sa parole donnée lors de la conférence de Glasgow qui a eu lieu l’année dernière et au cours de laquelle le Canada s’était pourtant engagé à « arrêter et inverser » la perte de forêts et dégradation des terres d’ici 2030.

Encore une fois, le Canada fait la preuve que ses bottines ne suivent pas très souvent ses babines.

« Dans cette lettre, on voit parfaitement que le Canada a voulu protéger ses intérêts économiques plutôt que la forêt. Pour un pays qui est censé être en faveur de la conservation des ressources naturelles, dire « n’allez pas si vite » est surprenant, surtout quand il sera à l’avant-garde de la question de la biodiversité à Montréal dans quelques semaines. »

Marie Toussaint, eurodéputée française et instigatrice de la nouvelle réglementation

Le plan européen innove puisqu’il ne vise pas seulement la lutte contre les pratiques illégales qui détruisent les forêts du monde. L’Europe s’assure également de faire en sorte que les pays revoient leurs façons de faire en matière d’exploitation forestière afin qu’elles deviennent enfin durables.

Pour y parvenir, les conséquences sont enfin valorisées.

« Pendant des décennies, nous avons essayé de nous fier aux rapports volontaires et aux engagements, mais nous pouvons voir que cela ne fonctionne pas. »

Marie Toussaint

Les activistes américains ne sont pas plus tendres envers le Canada que ne le sont les environnementalistes européens. Le groupe Mighty Earh déplore que le Canada mette des bâtons dans les roues du plan de protection des forêts le plus ambitieux qui aient vu le jour depuis des décennies.

« Les pays développés savent parler le langage de la durabilité. Même lorsqu’ils rasent des forêts anciennes au bulldozer, ils sont bons pour y coller un placage vert. Trudeau se présente comme vert, mais en faisant pression pour affaiblir les règles de protection des forêts de l’UE, il s’aligne sur des gens comme [l’ancien président] Jair Bolsonaro au Brésil. Le Canada doit décider de quel côté il se trouve. »

Glenn Hurowitz, fondateur et directeur général de Mighty Earth

Source : TVA

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