Le piégeage photographique impose plusieurs défis à celui qui s’y adonne.
À ce jeu, bien placer le focus constitue toujours une tâche très ardue. S’assurer que tous les éléments du piège fonctionnent bien (détecteur, flashs, caméra) en est une autre.
Avec la micro-faune, je travaille assez souvent avec des odeurs. Concrètement, ça veut dire que je place une noix de beurre d’arachide à l’endroit où je considère que la composition de l’image est la plus réussie, et j’espère que tout fonctionnera comme je le souhaite afin que j’obtienne la photo désirée.
Le problème avec cette technique, c’est qu’on ne choisit pas vraiment qui viendra se pointer le bout du museau devant la caméra.
C’est plus facile de choisir son sujet lorsqu’on place le piège dans un sentier d’accès à un étang emprunté par un castor ou aux abords d’un sentier de lièvres dans la neige pour ne donner que ces deux exemples-là.

Certes, la noix de beurre d’arachide est beaucoup plus efficace que le simple fait de placer le piège sur un site de passage des animaux. Mais plusieurs espèces se garochent ainsi vers le piège, ne laissant aucun loisir aux autres d’approcher quand c’est le temps. On se retrouve donc avec les mêmes photos, nuit après nuit.
C’est le problème que je rencontre actuellement.
Mon piège se trouve à un endroit où les polatouches sont omniprésents. Ces animaux sont bien évidemment intéressants à photographier. Mais ils sont très agressifs dans leurs fréquentations d’un site. Résultat : je termine une nuit avec des dizaines et des dizaines de photos de cette espèce. Alors que ce n’est plus celle-ci que je vise.




Les polatouches vident ainsi les piles de mes flashs et de ma caméra. La caméra, ce n’est pas si grave car on parle de piles rechargeables. Mais ce n’est pas le cas avec les piles dans mes flashs. Les polatouches me coûtent donc actuellement une véritable fortune en piles. (4 piles AA par flash, et je travaille toujours avec deux flashs).
Vous me direz que je n’ai qu’à insérer des piles AA rechargeables dans mes flashs. Ce n’est pas aussi simple. Le froid de la nuit hivernale est très dure sur les piles. Et les piles rechargeables ne résistent pas assez longtemps à pareil traitement.
La compagnie Camtraptions a une solution d’énergie rechargeable pour les flashs, une solution beaucoup plus efficace. Je vais bientôt passer ma commande. J’ai bien hâte de tester ça dans le froid québécois.
En attendant, je vais devoir changer mon piège de site. Je vais tantôt le déménager vers un endroit où la forêt est beaucoup plus dense. J’ai remarqué que les polatouches semblent particulièrement apprécier les espaces ouverts. Moi aussi d’ailleurs, car ça me permet de faire des photos sans qu’il y ait trop de branches un peu partout dans le cadre.
Mais le piégeage photo, c’est aussi l’art de faire des compromis. Et je dois maintenant en faire un si je ne veux pas répéter la même sempiternelle photo de polatouche au cours des prochaines nuits.
Mon objectif sera dès lors de trouver des sentiers de lièvres d’Amérique. Ils annoncent de la neige dans les prochaines heures. Cela me facilitera la tâche pour bien les repérer.
D’autres images à venir, donc.