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Lueur d’espoir pour la baleine noire

Le sort que l’on se doit de réserver actuellement à la baleine noire est pas mal funeste. Il ne reste pas même 350 représentants de ce cétacé qui vit dans les eaux Atlantique.

Chaque année, de trop nombreux représentants de l’espèce meurent empêtrés dans des engins de pêche ou frappés par des navires.

Résultat: il reste de moins en moins de femelles en mesure de mettre bas.

Si au début des années 2000 on pouvait compter sur deux douzaines de naissances annuelles, l’an dernier, on ne parlait plus que de 15 veaux de baleine noire. C’est très peu. Et c’est peu rassurant pour l’avenir de cette espèce spectaculaire.

Depuis quelques années, de plus en plus de baleines noires meurent heurtées par des navires ou empêtrées dans des engins de pêche. Pourquoi? Parce qu’elles ont modifié leur aire de distribution. Elles sont désormais beaucoup plus présentes dans le golfe Saint-Laurent qu’elles ne l’étaient auparavant. Et dans le golfe, il y a beaucoup plus de pêcheurs, et donc plus de navires, que dans la baie de Fundy, là où on la retrouvait en majorité il y a quelques années seulement, bouleversements climatiques obligent.

© Campobello Whale Rescue Team

De bonnes nouvelles malgré tout pour la baleine noire

Les chercheurs et écologistes tentent de trouver des solutions pour sauver les dernières baleines noires de la planète. En prévision de la réunion annuelle du Consortium de la baleine noire, qui se tient à New Bedford, au Massachusetts, on a appris qu’une solution pourrait être rapidement appliquée et qu’elle serait en mesure d’épargner bon nombre de baleines.

De quoi s’agit-il au juste?

On parle tout simplement d’engins de pêche qui fonctionnent grâce à des repères électroniques. Finies donc les bouées qui flottent à la surface et des cordages qui les réunissent aux casiers qui se trouvent au fond des mers; ce sont ces cordages qui sont problématiques puisque les baleines s’empêtrent dedans, s’épuisent, puis se noient.

Mais comment ça fonctionne au juste? Les cages sont retrouvées par les pêcheurs à l’aide d’une sorte de bouée virtuelle. Et elles sont par la suite récupérées à l’aide de sacs de levage déclenchés à distance.

Selon l’Institut océanographique Woods Hole, de Falmouth, au Massachusetts, 82% des décès de baleines noires sont provoqués par des empêtrements avec les cordages des pêcheurs. Ces bouées pourraient donc sauver l’espèce, non?

Sean Brillant, biologiste à la Fédération canadienne de la faune, soutient en tout cas qu’il a obtenu de super bons résultats en prêtant de telles balises à des pêcheurs cette année.

« L’implication des pêcheurs est la cause de notre succès. »

Sean Brillant

Moira Brown, scientifique principale à l’Institut canadien des baleines, travaille à améliorer le sort de la baleine noire depuis 1985. La chercheuse se dit emballée par cette nouvelle technologie.

Elle ajoute qu’il ne faut pas baisser les bras en considérant les sombres statistiques qui concernent cette espèce depuis quelques années et qu’il faut tout faire pour la sauver de l’extinction. Si ça passe par des engins sans cordage, alors il faut le faire.

Dans les années 1980, il ne restait plus que 200 de ces animaux. Il est donc possible d’inverser la tendance, et le repérage électronique des cages est une solution qui va très certainement dans ce sens.

« Cette population a déjà démontré qu’elle peut se rétablir si nous réduisons la mortalité causée par l’Homme. »

Moira Brown

Les pêcheurs qui ont participé à l’expérience affirment que cette nouvelle technologie fonctionne très bien. Elle leur permet de récolter des crabes et homards au même rythme que s’ils utilisaient des cages avec bouées et cordages.

« C’est la prochaine solution au problème de l’enchevêtrement des baleines, qui afflige non seulement les baleines noires, mais aussi les baleines dans tous nos océans. »

Kristen Monsell, directrice juridique du Center for Biological Diversity

Alors qu’est-ce qu’on attend pour implanter les balises électroniques sur tous les bateaux de pêche?

Les Américains sont réticents

Cette nouvelle technologie coûte évidemment plus cher qu’une simple bouée avec une corde. Si les pêcheurs soutiennent que cette méthode fonctionne très bien, ils ne veulent pas non plus financer seuls son implantation.

Aux États-Unis, ce dossier polarise beaucoup plus qu’au Canada. Les syndicats des pêcheurs s’en sont mêlés et ils expriment de nombreuses réserves quant à l’utilisation d’engins sans corde.

Pendant qu’on tergiverse, hé bien ce sont les baleines qui en paient le prix…

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Avant la chasse intensive qui a décimé la population de baleines noires, les experts soutiennent que l’Atlantique devait compter quelque 21 000 de ces animaux. Au moment d’interdire sa chasse en 1935, il n’en restait plus qu’une centaine.

La population s’est redressée et a culminé à 483 animaux en 2010. Celle-ci décline depuis, principalement à cause des enchevêtrements dans les engins de pêche.

Source : La Presse

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