Dylan Gartenmayer a été très chanceux. Il a survécu à non pas un, mais bien deux périls alors qu’il plongeait au large de la Floride.
Le jeune homme de 22 ans explorait des fonds sous-marins se trouvant à 8 kilomètres au large, en apnée. Il était armé d’un harpon car il pratiquait aussi la pêche sous-marine.
Quand tout à coup, un puissant courant l’a fait passer de 10 mètres de profondeur à plus de 45 mètres. Dylan ne pouvait pas remonter. Il a ainsi été emporté sur une distance d’au moins un kilomètre avant qu’il ne puisse refaire surface quelque deux minutes plus tard. C’est donc dire que le jeune homme a dû retenir sa respiration tout ce temps!

Déjà ça, c’est suffisant pour faire très peur.
En plongée, s’il y a une chose que tu veux éviter le plus possible, ce sont les courants descendants. 45 mètres, c’est très creux. Le jeune homme aurait vraiment pu mourir noyé. Qu’il ait retenu sa respiration aussi longtemps, ça dépasse pratiquement l’entendement. Je ne sais vraiment pas comment il a fait!
Il y a quelques années, à Baie-Comeau, j’ai ainsi été emporté moi aussi vers les profondeurs par un puissant courant. En fin de plongée, j’ai été poussé de 7-8 mètres de profondeur à plus de 30 mètres. Et à cet endroit-là, la profondeur dépassait les 60 mètres. Il m’était tout simplement impossible de remonter. Je ne pouvais pas descendre aussi creux que la profondeur maximale de ce site, les conséquences auraient été terribles pour moi. Cerise sur le sundae, je n’avais plus beaucoup d’air dans mon cylindre principal. En tout cas, vraiment pas assez pour aller faire un petit tour à 60 mètres de profondeur, et ce, même si j’avais une petite bouteille de réserve et un détendeur de secours avec moi. Bref, la situation était critique.
Je me suis déplacé en diagonale, en «tombant», jusqu’à ce que j’aie la chance de sortir enfin du courant.
Afin de freiner un peu ma tombée, j’avais sur-gonflé ma veste stabilisatrice. Dès que je suis sorti du courant, j’ai bien évidemment effectué une remontée incontrôlée sur plusieurs mètres. Cela aurait pu provoquer un accident de décompression, avec toutes les conséquences désastreuses que cela peut impliquer.
Une fois stabilisé, je me suis dirigé vers le bateau. Et j’ai pris mon temps afin de faire un très long palier de sécurité.
J’ai été chanceux. Il ne m’est rien arrivé de grave ce jour-là. Qu’une bonne frousse.
Mais Dylan Gartenmayer, lui, n’a pas eu la chance d’aller reprendre ses esprits au bateau quand il est enfin sorti de l’emprise du courant. Lorsqu’il a fait surface, il était très loin de l’embarcation de ses amis, embarcation qu’il n’apercevait plus. Il dérivait au large, dans une mer démontée.
Il a coupé les cordages de la bouée de repérage qu’il traînait avec lui. Et il s’est fait un radeau de fortune. Le jour tirait lentement mais sûrement sa révérence. La situation devenait réellement périlleuse pour lui.
Chercher un plongeur perdu en mer, au milieu de nulle part, c’est comme espérer mettre la main sur une aiguille dans une botte de foin. Et Dylan le savait pertinemment.
« Je regardais le soleil se coucher assez rapidement. J’ai vu un requin de récif passer devant moi. À ce moment-là, je commençais à frissonner et mes mains étaient un peu engourdies, tout comme mes orteils, alors j’ai su que ça commençait à devenir sérieux. »
Dylan Gartenmayer
Avouez que ça commence à vous rappeler quelque chose 😉 Quelque chose comme le film Océan noir et au cours duquel des plongeurs oubliés en mer finissent dévorés par les requins.

Mais heureusement pour Dylan, la fin de sa mésaventure est beaucoup moins tragique que celle de ce film. La Garde côtière l’a cherché durant des heures. Le jeune homme a raconté que des avions et des hélicoptères étaient passés au-dessus de lui sans l’apercevoir.
Mais finalement, alors que la nuit était en train de s’installer vraiment, Dylan a entendu le bruit de moteurs qu’il reconnaissait. Il s’agissait du bateau de son grand-père. Le courant avait ramené Dylan à quelques centaines de mètres de son point de départ, là où sa famille le cherchait. Non, mais quelle chance quand même!
Il a été récupéré. Et il a rapidement obtenu son congé de la Garde côtière lorsqu’il fut constaté qu’il ne souffrait pas d’hypothermie sévère.
Époque oblige, ce sauvetage a donné naissance à une vidéo touchante:
@kwmermaidp So thankful 💙 #lostatsea #rescue #keywest #freedive #drifting #florida ♬ original sound – Priscilla Gartenmayer
À la place de Dylan, je courrais vers le dépanneur du coin pour m’acheter un billet de loterie 6/49.