Quand on pense à l’arctique, l’ours polaire nous vient rapidement à l’esprit. On se remémore les images de cet ours magnifique qu’on a déjà vues à la télé alors qu’il chasse des phoques ou des bélugas, et on se dit qu’il s’agit là d’un prédateur formidable. Qui ne peut certes souffrir d’aucune concurrence en ces contrées hostiles.
Mais l’arctique compte un autre prédateur tout aussi vorace, un prédateur qui dévore en fait bien souvent l’ours polaire lorsque celui-ci meure. Enfin, cela se produit lorsque la mort a lieu près de l’eau. Et il s’agit d’une étoile de mer.

Un groupe de recherche canadien a établi qu’une étoile de mer carnivore était l’un des plus grands prédateurs de l’arctique, sur un pied d’égalité avec l’ours polaire.
Rémi Amiraux, qui fait partie du groupe et qui détient une bourse postdoctorale à l’Université du Manitoba, affirme que cette étoile est « l’équivalent benthique de l’ours polaire. »
« Ça modifie notre façon de comprendre le fonctionnement de la chaîne alimentaire marine de l’Arctique. »
Rémi Amiraux
Les auteurs de l’étude expliquent que ces étoiles se sont spécialisées dans le repérage des carcasses de mammifères qui coulent au fond de l’eau. Elles se précipitent sur elles pour mieux les dévorer.
Dans le Saint-Laurent aussi, on assiste souvent à la prédation des étoiles de mer. J’observe régulièrement les étoiles polaires en train de dévorer les ascidies que sont les pêches de mer, comme on peut le voir sur cette vidéo.
J’ai aussi vu des étoiles de mer se regrouper sur des carcasses de poissons morts qui gisaient au fond de l’eau pour mieux les manger.
En fait, les étoiles de mer sont capables, grâce à leurs bras ambulacraires, d’ouvrir des bivalves ou même de s’attaquer à des escargots aussi gros que les buccins.
Les buccins ont développé une parade afin d’échapper à ce prédateur lent mais efficace. Quand il ressent la présence de l’étoile, le gastéropode se met à se tortiller dans tous les sens afin de se déplacer le plus vite possible hors de la zone de danger.

Comme quoi, les prédateurs les plus voraces ne sont pas toujours ceux auxquels on pense dans un premier temps!
Source : Le Soleil