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Halifax: face-à-face avec un grand requin blanc!

J’ai rencontré Chris Harvey-Clark à Baie-Comeau alors qu’il était dans la région pour une plongée avec les requins du Groenland. C’était la fin de la période (2012) où cette espèce de squale était facilement visible dans les eaux de la Côte-Nord.

Dans le stationnement du port, M. Harvey-Clark m’avait raconté ses plongées avec les requins de chez nous qu’il disait être beaucoup moins menaçants que les requins du Groenland qu’il avait observés en Islande. Ses histoires étaient fascinantes! Il faut dire qu’il est un grand spécialiste de ces animaux. Il enseigne la biologie marine à l’Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse.

©Jeffrey Gallant

Récemment, M. Harvey-Clark a effectué une plongée qui le marquera pour le restant de ses jours. L’immersion a eu lieu dans le secteur d’Halifax, en Nouvelle-Écosse. La météo était difficile ce jour-là; l’océan était démonté, et les plongeurs ont dû se rabattre sur un site moins exposé aux éléments que les autres. Il y avait là l’épave du Letitia, une épave de 1917, l’objectif de leur plongée du jour.

Chris Harvey-Clark était accompagné pour l’occasion d’un autre plongeur émérite : Michael Schwinghammer, un plongeur de la marine.

©Nicolas Winkler

En descendant dans les profondeurs de l’océan, les deux hommes ne s’attendaient aucunement à la rencontre qu’ils firent ce jour-là. La visibilité de l’eau était très mauvaise. M. Harvey-Clark tentait du mieux qu’il le pouvait de repérer l’épave, quand tout à coup, il a aperçu un bout de queue à très faible distance de lui. En tant que spécialiste des requins, il a tout de suite identifié l’espèce qui nageait tout juste à côté d’eux: un requin blanc!

M. Harvey-Clark s’est mis à chercher frénétiquement le requin qui échappait dès lors à son regard. Il a fait des signes à son ami Michael afin de lui signifier la présence de l’animal. Chris Harvey-Clark n’en revenait pas de l’observation qu’il venait de faire :

« Pendant huit ans à Baie Comeau Q.C., j’ai exploré la biologie du requin du Groenland non caractérisé, ce qui a donné lieu à des publications et à des documentaires. J’ai parcouru le monde pour plonger avec des requins, vainquant les craintes que m’inspiraient ces animaux énigmatiques. Naïvement, je ne m’attendais pas à rencontrer un grand requin blanc dans mes eaux territoriales. Les grands blancs sont l’Everest du monde des requins et la seule espèce de requin que je préfère observer à l’intérieur d’une cage. »

Chris Harvey-Clark

Quelques instants plus tard, la surprise grimpa d’un autre cran. Le requin réapparut devant lui. Il tournait autour des plongeurs, adoptant pour ce faire un comportement qui caractérise cette espèce lorsqu’elle chasse les phoques. Cette fois, M. Harvey-Clark a mieux vu l’animal et il a pu de ce faire le décrire beaucoup plus précisément:

« Je savais qu’il s’agissait d’une femelle parce qu’elle n’avait pas les organes reproducteurs mâles des requins, et qu’elle semblait mesurer environ trois mètres et demi. Sa bouche était ouverte, exposant ses dents, et elle n’avait pas de dispositif de télémétrie ni de marque. Je l’ai observée pendant 30 secondes, incroyablement menaçante, dégageant une impression écrasante d’un prédateur nous examinant avec minutie. Mon cœur battait la chamade et je me concentrais sur ma respiration. Une partie de mon cerveau n’arrivait pas à comprendre ce dont j’étais témoin. »

Chris Harvey-Clark

Quand ils atteignent une taille de 3 mètres, les requins blancs changent de régime. Ils cessent de s’alimenter de poissons pour viser dès lors les mammifères marins. Cela, M. Harvey-Clark le savait pertinemment, ce qui a d’autant fait augmenter sa nervosité.

Lorsque cette taille est atteinte, les requins testent aussi leurs morsures et peuvent s’en prendre à des objets inusités. Cela aussi, Chris Harvey-Clark le savait.

Les plongeurs surveillaient les alentours pendant qu’ils effectuaient leur remontée d’une plongée profonde qui imposait un palier de décompression. Pendant qu’ils scrutaient la colonne d’eau, le requin est passé près d’eux une troisième fois. Et cette fois, Michael Schwinghammer l’a bien vu.

Les plongeurs sont rapidement remonter à la surface, mais ils ont tout de même évité un accident de décompression. Les deux plongeurs étaient heureux quand ils ont retrouvé la surface et la sécurité de l’embarcation.

Chris Harvey-Clark ne sait toujours pas aujourd’hui si le requin les traquait ou si il était simplement curieux. Mais une chose demeure, et c’est que cette plongée l’a inquiété.

Pour des raisons de sécurité pour les plongeurs qui fréquentent ce site, Chris Harvey-Clark a averti les autorités de la présence du requin blanc dans le secteur.

Il est clair que cette plongée, les deux hommes ne l’oublieront pas de sitôt.

Source: Canadian Geographic

2 réponses sur “Halifax: face-à-face avec un grand requin blanc!”

    1. Salut Timur! Non, je n’ai jamais plongé en Nouvelle-Écosse. Un jour peut-être, puisqu’il y a là une bonne population de ces requins que j’adore 🙂

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