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Une mauvaise année pour la baleine noire

Depuis quelques années, la baleine noire de l’Atlantique fréquente assidûment le golfe Saint-Laurent et effectue même quelques incursions dans l’estuaire. Ce changement de territoire a une grave incidence sur le statut de cette espèce menacée. De plus en plus d’animaux se font frapper par des navires ou s’empêtrent dans les engins de pêche.

Résultat: il ne reste même plus 350 représentants de cette espèce.

Mais pourquoi la baleine noire est maintenant aussi présente dans le golfe Saint-Laurent alors qu’elle préférait auparavant les eaux de la baie de Fundy? L’hypothèse la plus solide est qu’il n’y a plus suffisamment de copépodes dans cette baie pour que cette baleine écumeuse puisse se nourrir convenablement. Elle a par conséquent migré vers le nord afin de trouver davantage de nourriture.

La baleine noire est tellement menacée que les biologistes surveillent avec attention les naissances qui surviennent à chaque année au large de la Géorgie, des Carolines et de la Floride. Cette année, les experts ont relevé seulement 11 naissances alors qu’il y en avait eues 15 l’an passé.

Dans une entrevue accordée à Pierre Chapdeleine de Montvalon (Radio-Canada), Amy Warren, qui est une chercheuse de l’Aquarium de la Nouvelle-Angleterre, affirmait qu’il fallait au moins se réjouir d’avoir eu cette année des naissances:

« Avoir ne serait-ce qu’une naissance est une bonne chose, car il y a cinq ans, il n’y en avait eu aucune. »

Amy Warren

Il n’en demeure pas moins que ces naissances sont loin d’être suffisantes pour espérer un redressement de cette espèce de cétacé qui chemine lentement mais sûrement vers l’extinction complète.

Les experts aimeraient beaucoup que le taux de naissance des baleines noires retrouvent les seuils des années 2004-2013 alors que plus de 200 baleines étaient nées. Pour la décennie 2014-2023, il n’y a eu que 108 naissances, ce qui est nettement insuffisant.

Il est malheureusement logique de penser que le taux de naissance de cette espèce ne progressera pas de sitôt. Les femelles en âge de se reproduire sont de moins en moins nombreuses et, étonnamment, elles s’accouplent plus tardivement qu’auparavant, cela étant probablement dû à un problème lié à l’alimentation.

Les accidents, eux, risquent de se répéter à bon rythme car la température de l’eau sur les sites où les baleines noires mettent bas et lancent leurs baleineaux dans la vie se réchauffe de plus en plus. Les baleines quittent donc ces secteurs de plus en plus tôt chaque année pour remonter vers le golfe Saint-Laurent; à un point tel qu’elles seront trop tôt ici, alors que la pêche au crabe ne sera pas encore terminée. Ce qui multiplie bien sûr les risques pour les baleines.

L’évidence est qu’il faut tout d’abord trouver des façons d’éviter les empêtrements des baleines dans les engins de pêche et il faut aussi sécuriser les corridors de migration de ces animaux afin d’éviter que des bateaux les heurtent.

Bien des défis à l’horizon, donc.

Source : Radio-Canada

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