Le printemps 2023 est particulièrement intense en ce qui concerne les feux de forêt. L’Alberta y a goûté de manière spectaculaire, on le sait déjà tous, alors que c’est au tour de la Côte-Nord de voir une partie de ses forêts partir en fumée.
Bien que les incendies forestiers peuvent à juste titre être considérés comme des catastrophes naturelles, il n’en demeure pas moins qu’ils offrent aussi des bénéfices.
Il faut savoir que les feux de forêt permettent aux écosystèmes de se régénérer. Certaines espèces végétales dépendent des feux pour libérer leurs graines ou pour favoriser leur germination. Les feux éliminent également la végétation concurrente, ce qui permet aux espèces pionnières de croître et de se développer.
Parlons plus en détails du cas de l’épinette noire. Pour prospérer, cet arbre a vraiment besoin des feux de forêt. Il pousse dans les régions où les feux sont fréquents. Les cônes de cette espèce restent fermés pendant plusieurs années, mais s’ouvrent et libèrent les graines après un feu intense. Et ce, parce que ses cônes sont recouverts d’une sorte de cire, cire qui doit fondre pour que les graines soient libérées. Les cendres fournissent après coup des nutriments essentiels à la croissance des jeunes pousses d’épinettes ou d’autres essences.
Certains écosystèmes, comme les prairies et les champs, dépendent des feux périodiques pour maintenir des conditions favorables à la diversité des espèces.
Bon, on s’entend que de telles prairies, on n’en retrouve pas vraiment sur la Côte-Nord. Mais chez nous, les feux de forêt favorisent tout de même la décomposition plus efficace des matières organiques. Les flammes éliminent les débris végétaux accumulés au fil des ans sur les sols de la forêt, favorisant ainsi le retour des nutriments dans le sol. Cela peut stimuler la fertilité des sols et soutenir la croissance de nouvelles plantes après le feu.
Les feux de forêt peuvent aussi être des alliés dans la lutte contre les espèces invasives. Certains végétaux exotiques envahissants ont du mal à survivre aux feux, tandis que les espèces indigènes se sont adaptées à ces perturbations qui existent depuis la nuit des temps. Les feux peuvent donc contribuer à maintenir l’équilibre écologique en limitant l’expansion des espèces envahissantes.
Évidemment que ces bénéfices s’accompagnent aussi d’une destruction importante de la biodiversité et d’habitats précieux, il ne faut donc pas que les feux de forêt soient trop intenses, ou trop fréquents dans un même lieu. C’est pourquoi nous devons tous faire très attention quand on fréquente la forêt. Les incendies qui ont cours actuellement sur la Côte-Nord ont pour la plupart été allumés par l’homme. De ça, la nature n’a nul besoin.
