En vous partageant mes photos, je vous fais régulièrement part de mes observations concernant les changements qui affectent le Saint-Laurent. On le sait, l’eau se réchauffe depuis plusieurs années maintenant. Ce changement amène de nouvelles espèces à s’installer sur mes sites de plongée. Comme le homard, par exemple.
Il y a quelques années, je n’en voyais que très rarement sur les sites de Baie-Comeau. Puis récemment, cette espèce est devenue l’une des plus communes.
Quand je dis ça, il y a toujours des gens pour se réjouir de l’arrivée massive des homards; ils se disent qu’on pourra les pêcher et les manger. Il s’agit là d’une analyse à bien courte vue. Car pour une nouvelle espèce qui s’installe, combien en perdrons nous d’autres? Le homard qui avance, c’est le crabe des neiges qui recule. Et la crevette nordique aussi.
De toute façon, je crois qu’on doit analyser cette situation à une autre aune que celle du prélèvement et de l’exploitation.
Il s’agit de plonger la nuit dans les eaux de l’estuaire pour constater à quel point le homard est un animal vorace qui dévore tout sur son passage. Son arrivée précipitée ne laisse que peu de temps à l’écosystème de s’adapter. Par conséquent, il nous faut désormais compter les dommages provoqués à ce milieu par cette nouvelle espèce nombreuse.
Tout ceci étant dit, il reste que le homard est une espèce très intéressante à observer. Alors ne boudons pas notre plaisir.
