Dans quelques jours, je retourne dans le Bas-St-Laurent afin de remplir un mandat au drone pour un documentariste qui s’intéresse aux pêcheries traditionnelles dans les eaux de l’estuaire du Saint-Laurent.
Parmi les espèces concernées par son film, il y a l’anguille.
Les pêcheurs du Bas-St-Laurent n’ont à peu près pas attrapé d’anguilles cette année. Il s’agit de la pire année qu’ils se souviennent avoir vécu à ce chapitre.
Mais que se passe-t-il avec les anguilles?
L’anguille d’Amérique, également connue sous le nom d’anguille d’Amérique du Nord, fait face à des défis sérieux en matière de conservation. Les populations d’anguilles ont diminué au fil des ans en raison de divers facteurs tels que la perte d’habitat, les barrages, la pollution de l’eau, et la surpêche. Aujourd’hui, la pêche est très contrôlée afin de donner un coup de pouce à l’espèce. Mais il semblerait que cela soit trop peu, trop tard.
Cette espèce demeure encore de nos jours assez méconnue. Ce qui fait que sa disparition est quelque peu complexe à bien comprendre. On sait pour sûr que ce poisson est affecté par des facteurs environnementaux et humains. Les anguilles d’Amérique effectuent une migration épique vers la mer des Sargasses pour se reproduire, et les obstacles rencontrés en cours de route peuvent avoir un impact sur leur survie.
Les barrages entre autres.
Ceux-là ont un impact significatif sur les populations d’anguilles en raison de leur migration particulière. Les anguilles ont une stratégie de reproduction unique qui implique une migration longue et complexe vers la mer des Sargasses.
Les barrages créent des obstacles majeurs pour les anguilles en migration, entravant leur déplacement vers les zones de reproduction. Cela entraîne une diminution des populations d’anguilles, car bon nombre d’entre elles ne parviennent pas à atteindre leur destination de reproduction.
Pour avoir une meilleure idée des impacts liés aux barrages, je vous propose le visionnement de ce film intitulé Chagrin d’eau douce.
Chagrin d’eau douce (2010) | SCREENER VO from SPIRA on Vimeo.
Les turbines des barrages sont nocives pour les anguilles. Les poissons sont blessés ou tués lorsqu’ils passent à travers les turbines pendant leur migration.
Les efforts de conservation visent souvent à minimiser ces impacts en mettant en place des dispositifs de contournement, tels que des passes à poissons, qui permettent aux anguilles de contourner les barrages. Cependant, malgré ces efforts, les barrages continuent d’être une menace pour les populations d’anguilles et nécessitent une gestion attentive pour minimiser leur impact sur cette espèce.
En ce qui me concerne, je suis plus particulièrement inquiet des impacts liés à la chute des taux d’oxygène dans les eaux profondes du Saint-Laurent. On me dit que la majeure partie des anguilles passent par là lors de leur migration.
Comment feront-elles pour se déplacer à pareil endroit s’il n’y a même plus d’oxygène?
Un énorme merci, Patrick, de m’avoir fait connaître ce magnifique documentaire. Tu l’avais fais aussi avec le documentaire Chercher le courant, que j’ai regardé quelques jours avant sa suite: Après la Romaine. Je sais que ce n’est pas ta job et que je devrais ‘faire mes propres recherches’, mais tu m’instruis. Merci Patrick.
Fait plaisir 😊