Le printemps est froid. Et pluvieux. Et sur le terrain, ça commence à se faire sentir. Les insectes bougent peu. Ou ne sont pas encore sortis. La reproduction des amphibiens tourne au ralenti. Et les oiseaux sont très souvent aux abris. Enfin, c’était comme ça dans mon coin, ce matin.
Ça faisait quelques heures que j’étais dans mon abri. Et je commençais à craindre de revenir bredouille à la maison. Je n’étais parvenu qu’à photographier un troglodyte. Et de loin!
J’ai donc abandonné l’idée de photographier le castor ou un rat musqué dans l’étang devant moi et suis sorti de ma cache. Pour faire un peu de macro aux alentours.
Et le bonheur m’a souri.
J’ai enfin pu photographier une couleuvre rayée, la langue sortie!
Dans les films, on donne l’impression que les serpents tirent constamment la langue. Dans la réalité, il en va autrement. En tout cas, lorsqu’il est question de la couleuvre rayée. Celle-ci ne sort vraiment pas souvent sa langue. Elle le fait pour prendre connaissance de son environnement. Ce matin, la langue de la couleuvre a fini par sortir après que j’eus bougé. La couleuvre a utilisé sa langue afin d’identifier l’intrus. C’est-à-dire moi.
Tout juste à côté de la couleuvre, une minuscule fourmi faisait des acrobaties au bout d’une nouvelle pousse d’un vert tendre. Une mouche butinait alors qu’une autre se posait sur mon sac.
Lorsque je me suis redressé pour mieux examiner les alentours, j’ai repéré une tique à pattes noires sur ma main. Ladite espèce de tique qui peut potentiellement transmettre la maladie de lyme!
Je me suis alors dit que c’était assez pour la journée. Qu’il était temps de rentrer.