Pour aujourd’hui, ça sera un portrait d’un amphibien de grande dimension et originaire d’Australie: dryopsophus caeruleus, ou rainette de White!
C’est à la fin du XVIIIe siècle que l’espèce a été découverte par le naturaliste britannique John White. Lorsqu’un spécimen fut envoyé en Angleterre, l’agent de conservation utilisé détruisit les pigments jaunes et donna une teinte bleutée à la grenouille. D’où son nom caeruleus, qui signifie bleuté en latin.
Dryopsophus caeruleus est une grosse grenouille. Plutôt verte. Mais elle peut aussi présenter des teintes brunes ou bleutées. Certains individus présentent des taches blanches sur le dos. Les femelles peuvent dépasser les 10 centimètres. Les mâles sont un peu plus petits, et dépassent rarement 7 centimètres. Et c’est là le seul critère permettant de distinguer les sexes qui sont, on l’aura compris, très semblables chez cette espèce.
L’espèce peut vivre de 10 à 15 ans.
Les mâles chantent bien sûr durant la saison de reproduction. En tant que représentants d’une espèce arboricole, ils se choisissent un promontoire près d’une source d’eau, temporaire ou non. Les oeufs seront pondus par la femelle dans cette eau. La femelle peut pondre plus de 1000 oeufs par année.
Les mâles ne chantent pas seulement durant la période des amours. Ils peuvent aussi chanter en début de soirée ou après une pluie.
Qui dit grosse grenouille dit gros appétit. Dryopsophus caeruleus consomme de gros insectes, d’autres amphibiens et même de petits mammifères comme des souris.
C’est une grenouille que l’on retrouve dans les forêts tropicales du nord et de l’est de l’Australie. Elle est aussi présente en Indonésie. Malgré la destruction de ses habitats, ce n’est pas un animal menacé.
* Carte Wikipedia
En tant qu’amphibien, dryopsophus caeruleus a des poumons. Mais l’animal respire aussi par la peau. Celle-ci doit donc constamment être humide. Ce qui est un certain désavantage pour cette famille animale, car l’humidité attire les agents pathogènes et ceux-ci peuvent pénétrer facilement la peau des amphibiens. Mais la rainette de White a développé une stratégie pour se prémunir des bactéries et des virus. Cette grenouille sécrète par la peau des substances antiseptiques qui la protègent bien. Ces substances sont utilisées en pharmacologie. Les scientifiques ont même démontré que des éléments contenus dans les substances antiseptiques de la rainette de White pouvaient combattre le VIH chez l’humain.
Vivarium
De par sa longévité et sa robustesse, c’est un amphibien populaire dans le monde de la terrariophilie.
Cet amphibien calme et peu farouche évolue aisément en vivarium. Ce dernier devra être au moins d’une dimension de 45cm x45cm x 60cm pour un couple. On augmentera la dimension du vivarium chaque fois qu’on ajoutera un individu, Comme c’est une grenouille arboricole, on s’assurera de lui offrir des structures pour grimper.
Pour le terreau, on réalise un mélange de terre, de mousse de sphaigne et de fibre de coco qu’on installe sur un fond de billes d’argile (ces billes accueilleront l’eau en surplus, ce qui évitera le développement de moisissures). L’idéal est d’y ajouter des plantes naturelles. Et de confier le nettoyage aux colemboles et autres cloportes. Si on fait fi de la bioactivité, on devra remplacer le terreau aux trois mois environ.
La température qui convient à dryopsophus caeruleus est de 24-26 degrés durant le jour. Et de 22-23 degrés durant la nuit. L’humidité idéale est d’environ 60%. Il faut placer un éclairage UVB 2.0 dans le vivarium. Ce spectre lumineux favorise l’assimilation du calcium par l’amphibien.
Question nourriture, c’est assez simple. Dryopsophus caeruleus est vorace. Cette grenouille mange des grillons, des blattes, des vers. Il faut que ses proies soient vivantes. Un adulte peut manger deux ou trois par semaine. On doit saupoudrer la nourriture de l’amphibien de suppléments de calcium et de vitamines. Pourquoi? Parce que même si on varie le plus possible son alimentation, il est impossible de parvenir à reproduire parfaitement le régime alimentaire de l’animal en nature. Les surplus vitaminés évitent les carences chez nos pensionnaires.
On doit procurer de l’eau à dryopsophus caeruleus. Soit on place un bol d’eau dans le fond du vivarium, soit on installe un système de vaporisation automatique. Attention, on ne doit jamais utiliser l’eau du robinet. Les amphibiens sont très vulnérables aux produits chimiques qui sont malheureusement contenus dans notre eau potable.
Si vous suivez ces quelques règles de base, vous devriez pouvoir observer des années durant dryopsophus caeruleus, un amphibien impressionnant de par sa taille et ses comportements.
Voici mon juvénile:
Je ne suis pas la seule à être une fan finie des grenouilles et ce, depuis ma plus tendre enfance. Merci de mettre de la beauté dans ma vie, j’en ai tant besoin… il semble qu’il n’y ait rien de mieux que la nature pour panser ses blessures…
Tu as tellement raison! Le temps que je passe derrière un appareil photo, j’oublie tous mes problèmes. C’est encore plus vrai sous l’eau, lorsque je photographie les espèces du Saint-Laurent. Ces animaux fascinants ont le don de nous faire vivre pleinement le moment présent! Bien heureux de voir que mes images te font du bien!