En photographie animalière, le flou de bougé est probablement notre pire ennemi. Parce que les conditions pour poser un sujet sont souvent difficiles (un oiseau au loin, un insecte très proche, un terrain boueux, un vent fort, le froid, etc.), nous flirtons toujours avec le flou de bougé.
Le flou de bougé est provoqué par les vibrations communiquées au boîtier au moment de la prise de vue. Nos mains sur l’appareil ou notre doigt qui appuie sur le déclencheur peuvent être suffisants pour transformer une image magnifique en véritable catastrophe.
Et soulignons-le bien énergiquement: le flou de bougé est irrécupérable en post-production. Une image floue est gâchée, point à la ligne.
On peut évidemment combattre le phénomène du flou de bougé de plusieurs façons. Par exemple, en macro, lorsque j’appuie sur le déclencheur pour prendre ma photo, je retiens ma respiration. Ça minimise les vibrations que je communique au boîtier. On peut aussi augmenter la vitesse d’obturation. Mais ce n’est pas toujours possible compte tenu des conditions d’exposition du moment.
On peut aussi utiliser un trépied. En macro, je l’utilise dans 75% des situations environ. Mais là encore, le flou de bougé est possible. Au moment d’appuyer sur le déclencheur, nous imposons un mouvement au boitier, même s’il est fixé à un trépied. En macro, ça peut être suffisant pour placer notre très courte zone de focus à côté de la cible.
Que peut-on alors faire? On peut certes utiliser le retardateur. Ainsi, on ne touche pas au boîtier au moment de la prise de la photo. Mais travailler ainsi, ça revient à laisser un peu au hasard la prise de la photo. Moi, en ce qui me concerne, je n’aime pas.
Je préfère pour ma part la télécommande. On évite ainsi complètement le flou de bougé provoqué par le mouvement du boîtier. Bien sûr, un flou de bougé peut quand même survenir à cause de l’environnement qui bouge (un brin d’herbe balloté par le vent par exemple), mais ça, c’est un autre dossier. Pour l’heure, concentrons-nous seulement sur le flou de bougé provoqué par notre manipulation du boîtier.
Alors donc, travailler à la télécommande, c’est bien, car c’est la meilleure façon d’éliminer les risques de flou de bougé. Mais ça peut être assez pénible aussi. La télécommande qu’on se doit de tenir toujours d’une main, le trépied de l’autre. Ou alors on laisse pendre la télécommande et celle-ci se retrouve dans la vase, voire pire, sous notre botte! Avouons-le, ce n’est pas l’idéal.
Afin d’éviter ces désagréments, je vous donne un petit truc tout simple: Collez votre télécommande sur l’un des pieds de votre trépied! J’utilise du ruban-gommé pour ce faire.
C’est vraiment l’idéal! La télécommande ne se retrouve jamais dans notre chemin. Ni par terre. Et quand je place mon trépied pour la prise de vue, le bouton pour déclencher l’appareil est mieux placé sur la jambe du trépied que sur le dessus du boîtier. En ce qui me concerne, ç’a changé ma vie. Ma vie dans les marais, on s’entend 😉
Il faut quand même faire attention au moment du déclenchement. Car la télécommande, touchant au trépied, peut de ce fait transmettre des vibrations au boîtier au moment de la prise de vue. Mais en appuyant délicatement, on évite les problèmes.
Je dirais même que les résultats sont là pour le prouver. Voici deux photos d’un tipule prises avec cette configuration. On voit bien que les lignes sont très nettes. Et les détails dans l’oeil du tipule très clairs. Bref, ça fonctionne bien!