Le 7 décembre prochain, la Conférences des nations unies sur la biodiversité (COP15) s’ouvrira à Montréal, et les Innus comptent bien profiter de l’occasion pour obtenir enfin des gestes concrets du gouvernement du Québec dans le dossier du caribou.
Les porte-parole innus des communautés d’Essipit et de Pessamit veulent souligner les effets désastreux qu’ont sur eux le recul important des populations de caribous qui se trouvent sur leurs territoires.
« La première chose qu’on demande, c’est une restauration de l’habitat du caribou avec un engagement à long terme du gouvernement du Québec. »
Michael Ross, directeur, développement et territoire, du Conseil de la Première Nation des Innus d’Essipit.
Parmi les mesures qu’ils proposent, on retrouve la création d’une vaste aire protégée qui se retrouverait à cheval sur les régions du Saguenay et de la Côte-Nord.
Les Innus espèrent que leur projet d’aire protégée sera dès maintenant inscrit en haut de la liste des projets de ce type à concrétiser par le gouvernement du Québec.
Il faut savoir que les Innus prennent ce dossier très au sérieux. L’été prochain, ils ont fait parvenir des mises en demeure à Québec et Ottawa pour leur intimer de protéger enfin le caribou.
Ils croient que l’enceinte de la COP15 pourrait s’avérer un bon endroit pour enfin faire progresser leurs revendications.
Les coupes forestières se poursuivent et nuisent au caribou
Pendant que les mesures destinées à protéger le caribou tardent à être prises, Québec, de l’autre bord, continue d’émettre des permis de coupes forestières dans l’habitat sensible du caribou.
« La réponse qu’on reçoit du gouvernement du Québec, c’est : ‟vu qu’il n’y a pas encore de stratégie, on va autoriser les coupes. »
Michael Ross, directeur, développement et territoire, du Conseil de la Première Nation des Innus d’Essipit
Les Innus considèrent que l’attitude déplorable de Québec est pourtant facile à comprendre. Ils permettent de dégrader les habitats à un point tel qu’il s’agira ultimement de dire qu’il n’y a plus rien à protéger.
Pourtant, le temps presse. Les populations de caribous sont en recul important à peu près partout au Québec. Il ne resterait que quelque 225 caribous sur le territoire visé par les Innus pour l’implantation d’une aire protégée.
Encore une fois, il semblerait que l’argent prenne le dessus sur une espèce en péril.
Source : La Presse